Libérer le potentiel minier de l’Afrique Centrale : un chemin vers la durabilité et la prospérité régionale
Parmi les défis majeurs que tente de relever l’Afrique Centrale, on a en vitrine l’exploitation et la transformation de ses ressources minières. Malgré son immense potentiel, ces richesses restent largement sous-exploitées. Pourtant, les ressources issues de son sous-sol se renforcent davantage chaque année. Il apparaît important de libérer ce potentiel et d’en faire un levier de développement durable, axé sur la collaboration sous-régionale.
De manière artisanale, une grande variété de minéraux est produite pour répondre aux besoins vitaux des technologies de communication modernes, des technologies énergétiques propres et bas carbone, ainsi que de la bijouterie. Au Cameroun, l’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée représente l’essentiel des activités d’extraction dans le secteur minier.
La coopération entre les pays d’Afrique Centrale dans ce domaine permettrait de mutualiser les ressources, les compétences et les infrastructures nécessaires à l’exploitation minière. Cette solution a été démontrée par le Central Africa Business Energy Forum (CABEF), pendant l’intervention de Mme Nathalie Lum, Chairwoman du CABEF, lors de la Conférence Internationale des Mines et Exhibition du Cameroun, édition 2024, qui s’est tenue à Yaoundé, capitale du Cameroun.
Selon la vision du CABEF, l’industrialisation du Cameroun et de la sous-région dépend de l’énergie. L’adoption du gaz naturel comme source principale d’énergie survient dans le mix énergétique promu par le CABEF ; et ainsi, le projet CAPS (Central Africa Pipeline System) est la solution idéale pour sécuriser l’apport énergétique dans l’exploitation minière. Une collaboration régionale dans le domaine pourrait également favoriser le développement de filières industrielles locales, créant ainsi des emplois et des opportunités économiques durables pour les populations de la région.
Une collaboration régionale renforcée permettrait de mieux lutter contre les défis communs auxquels sont confrontés les pays d’Afrique Centrale, tels que la quête de souveraineté, la formation de main-d’œuvre locale, la construction d’infrastructures et le financement de grands projets. En instaurant des normes communes et en renforçant les mécanismes de contrôle, les pays de la sous-région pourraient garantir une exploitation plus transparente et éthique de leurs ressources.
L’industrialisation de l’Afrique Centrale est un enjeu crucial. Les pays de la sous-région sont dotés de richesses telles que le diamant en République Démocratique du Congo et en Angola, le cuivre, le cobalt et le fer au Gabon, le Cameroun possèdent des gisements de manganèse, tandis que la RDC et la République du Congo (Congo-Brazzaville) ont des réserves de minerai de fer. Ces pays doivent collaborer pour surmonter leurs défis communs et exploiter pleinement les opportunités offertes par la transformation de ces matières premières sur leur territoire.
Le projet minier Mbalam-Nabeba en est une parfaite illustration, car les futurs travaux vont consolider les liens socioéconomiques entre le Cameroun et le Congo, et ils pourraient inclure le Gabon dans un processus de désenclavement, notamment grâce au chemin de fer Nabeba-Mbalam (71 km) et Mbalam-Kribi (510 km).
En somme, libérer le potentiel minier de l’Afrique Centrale passe par une collaboration régionale plus étroite, basée sur des principes de transparence, d’éthique et de durabilité. En unissant leurs forces, les pays de la sous-région pourraient transformer leurs richesses minières en moteur de développement économique et social pour les générations futures.
Nathalie LUM
Chairwoman du CABEF
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