Alors que nous nous réunissons à la COP28, il est impératif de communiquer sur le changement climatique. L’Afrique, avec ses besoins énergétiques en évolution et sa faible part dans les émissions mondiales de carbone (4 %, soit 1,45 milliard de tonnes), se trouve à un moment critique, notamment en Afrique centrale qui est à l’aube de son « émergence énergétique ». Le Système de Pipeline d’Afrique Centrale (CAPS) joue un rôle déterminant dans cette transformation. En tant que défenseur de la diversification énergétique pour l’Afrique centrale, je souhaite mettre en lumière les innovations et stratégies qui façonnent notre environnement énergétique.

Contexte : Catalyseurs du changement dans l’innovation gazière

Le gaz, dans le cadre changeant des besoins énergétiques africains, apparaît comme un catalyseur essentiel pour une énergie plus propre et plus efficace. Le CAPS se distingue non seulement en tant que projet, mais également comme une stratégie clé pour mener l’Afrique centrale vers un avenir sans émissions nettes.

Initiatives stratégiques et réussites sur le gaz pour l’énergie en Afrique centrale

Perenco, à travers ses opérations à Moundou, au Tchad, a réalisé des progrès significatifs, notamment avec la centrale électrique de Moundou, améliorant grandement la production d’électricité locale. De même, l’intégration du gaz dans l’usine de tuiles de Keda au Cameroun, impliquant SNH, Perenco et Keda Cameroon Ceramics LTD, promet de dynamiser l’industrie et l’économie. L’engagement de Perenco dans l’expansion de la production de GPL à l’usine de BIPAGA au Cameroun démontre l’impact large du gaz. Toutefois, ces avancées nécessitent des infrastructures adéquates, telles que des pipelines de gaz et des réseaux électriques interconnectés, pour être véritablement significatives pour l’Afrique centrale.

Mandat d’indépendance énergétique : Un impératif régional

Avec le Gabon affichant un taux d’électrification de 91 %, l’autosuffisance énergétique apparaît comme une nécessité urgente, particulièrement face aux faibles taux d’électrification au Tchad et en République centrafricaine. Des interventions ciblées sont indispensables pour combler ce déficit énergétique.

Plaidoyer pour la mise en œuvre du CAPS à la COP28 : Un appel à l’action

Il est essentiel de réorienter la production de gaz pour un usage local, afin d’assurer un approvisionnement durable en électricité, de favoriser l’industrialisation et d’utiliser le GPL pour la cuisson. J’encourage les institutions financières à considérer le CAPS comme une opportunité d’investissement majeure en Afrique, alignée avec les objectifs de développement durable et garantissant une résilience économique.

En conclusion, je sollicite le soutien de tous les acteurs envers le CAPS, reconnaissant son potentiel pour transformer le paysage énergétique africain. Que la COP28 soit le point de départ d’un parcours collectif vers l’indépendance énergétique, la prospérité économique et la responsabilité environnementale.

Nathalie LUM,
Chairwoman du CABEF.