L’industrie gazière en Afrique connaît un essor remarquable, ouvrant la voie à de nombreux projets visant à améliorer l’efficacité et la durabilité de la production et de la distribution du gaz naturel. Dans un monde où le développement énergétique et économique occupe une place prépondérante, cette évolution offre un potentiel pour générer des investissements supplémentaires axés sur le gaz et favoriser la croissance industrielle. Plusieurs projets sont actuellement en cours de réalisation dans divers pays du continent.

La centrale électrique à cycle combiné Soyo II, prévue pour l’année 2024, est un projet destiné à l’exploitation commerciale en 2025. Avec une capacité de traitement du gaz de l’Angola allant de 75 millions à 125 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour, il représente une alternative rentable pour la production d’électricité en Angola. La centrale gazière de Sandiara au Sénégal Quant à, elle présente une capacité de production annuelle de 290 GWH. Ce projet utilisera le gaz pour le développement des champs sénégalais. Dans le même contexte de projets gaziers au Sénégal, la centrale à turbine à gaz à cycle combiné de Cap Biches est un élément clé de la stratégie de transformation du gaz en électricité dans ce même pays. Ce projet, qui devrait entrer en exploitation en fin d’année, devrait générer 239 GWH d’électricité pour les consommateurs.

En Afrique centrale, un exemple phare est le projet FLNG (Floating Liquefied Natural Gas) de Hilli Episeyo au Cameroun, mené par Perenco et Golar LNG, qui constitue le premier projet de ce type dans la région. Ce projet révolutionnaire permet de liquéfier le gaz naturel en mer. Néanmoins, il ne résout pas les préoccupations des pays avoisinants, notamment en ce qui concerne le transport et le ravitaillement en ressources. De même, en Guinée équatoriale, le projet Punta Europa LNG, piloté par Chevron, illustre le succès de la production de GNL.

Les techniques innovantes sont cruciales pour ce secteur, permettant aux entreprises de rester compétitives sur le marché mondial et de répondre à la demande énergétique croissante de la région. Le Gabon, avec la Gabon Oil Company, illustre cette dynamique en mettant en œuvre des projets pour capter et utiliser le gaz associé produit lors des opérations pétrolières, réduisant ainsi le torchage et ses impacts environnementaux.

Fort de son potentiel considérable en gaz naturel, l’Afrique s’engage dans un développement durable et une prospérité sous-régionale dans ce secteur énergétique. Selon un rapport de Global Data, 428 projets pétro-gaziers sont en cours sur le continent africain d’ici 2025. Ces projets couvrent diverses étapes de la chaîne de valeur, avec une activité particulièrement intense dans les secteurs amont (exploration et production) et milieu de chaîne (transport et stockage), ainsi que dans le raffinage, la pétrochimie, les pipelines et le traitement du gaz.

En outre, l’Afrique a réalisé près de 40 % des découvertes mondiales de gaz naturel au cours de la dernière décennie, avec des découvertes majeures au Mozambique, en Mauritanie, au Sénégal et en Tanzanie, ouvrant des perspectives prometteuses pour l’avenir énergétique de la sous-région. La Guinée équatoriale et le Cameroun possèdent d’énormes gisements gaziers le long de leurs côtes maritimes. L’implantation de Chevron Corporation, l’une des entreprises de premier plan dans le secteur pétrolier, pourrait avoir un impact majeur sur le développement du gaz en Afrique centrale.

Cependant, bien que cette ressource soit présente en abondance sur le continent africain, elle reste sous-exploitée. Le Central Africa Business Energy Forum (CABEF) vise à promouvoir l’utilisation du gaz comme principale source d’énergie en Afrique centrale, en s’appuyant sur des arguments solides.

Le gaz naturel peut jouer un rôle déterminant dans la transition énergétique de l’Afrique, offrant des solutions plus propres et durables. Il émet moins de polluants atmosphériques que le charbon et le pétrole, et sa polyvalence en tant que source d’électricité, de chauffage, de cuisson et de carburant pour les véhicules en fait une option attrayante pour divers secteurs.

La 4ème édition du CABEF 2024, qui se tiendra au Gabon, aura pour thème : « Le Gaz Naturel, clé de l’industrialisation et de l’accélération économique de l’Afrique centrale via une intégration institutionnelle sous-régionale efficiente ». Toutefois, malgré ces avantages, l’innovation dans l’industrie gazière en Afrique centrale rencontre également des défis. Les investissements nécessaires pour développer et mettre en œuvre de nouvelles technologies peuvent être élevés, constituant un frein pour certaines entreprises, notamment les plus petites.

À cet égard, le projet CAPS (Central Africa Pipeline System) apparaît comme une solution adéquate. Cette initiative ambitieuse vise à créer un réseau de pipelines pour le transport du pétrole et du gaz naturel à travers l’Afrique centrale, reliant 11 pays dont l’Angola, le Cameroun, le Tchad, la République du Congo, la République démocratique du Congo (RDC), la Guinée équatoriale et le Gabon.

 

L’équipe du CABEF

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